Alice m’a dit qu’il serait bon que je tienne une sorte de mémoire. Elle dit qu’avec l’éternité devant nous, on a tendance à oublier les choses bien trop vite. Je suis d’accord avec elle. Cinq années ont déjà passé depuis la naissance de ma fille, et j’ai l’impression qu’il ne s’agit que de cinq jours… En moi peux de choses ont changées, si ce n’est que je me suis habituée à ma nouvelle nature plus aisément que je n’aurais pu l’espérer. J’aime tout autant mon mari à qui je pense constamment, avec qui je passe des instants mémorables. Comme le temps de mon humanité me semble loin et proche à la fois !
Edward qui voulait absolument me faire aller à l’Université est parvenu à ses fins, mais à deux conditions. La première, que l’Université soit la plus proche possible de Forks, voilà pourquoi celle d’Olympia me sembla tout à fait adéquate, la seconde qu’il m’y accompagne ! Enfin de compte, Emmett et Rosalie ainsi que Jasper et Alice ont insistés pour être de la partie. Je les soupçonne d’aimer les fêtes étudiantes plus que les bancs de l’école…
A vrai dire je me sens tellement heureuse ! Les jeunes nous regardent avec une telle fascination… Je me souviens de la façon dont je regardais les Cullens au lycée. Je comprends l’ébahissement des humains aujourd’hui et je dois dire que cela me ravie. Mais chut, cette touche d’orgueil restera mon secret. Edward range ton petit sourire…toi qui va sûrement lire ces lignes ne me dit pas que tu n’as jamais pensé ainsi !
D’ailleurs, il est temps de parler de choses plus sérieuses. Renesmée vient d’entrer au lycée de Forks. On l’a prétend la nièce orpheline d’Edward, que nous avons adopté. Je peux donc me rendre aux entretiens parents professeur en m’affichant comme était sa mère adoptive, bien que notre ressemblance à toute deux rend parfois perplexes nos interlocuteurs. Soit, je suis fière d’elle, elle est si belle ! C’est un calvaire que de l’avoir vue grandir si vite. Je n’ai absolument pas pu profiter de son enfance ! Avant elle me disait tout, j’étais son centre de gravité. Aujourd’hui, elle s’éloigne de plus en plus. Elle devient secrète. Emmett n’arrête pas de me répéter que c’est normal, elle devient adulte, elle est encore adolescente, elle doit en passer par là. Edward s’est mit en tête de tout faire pour ne pas entendre ses pensées. Il dit qu’il veut lui laisser « son jardin secret », comme le mérite toute ado. En vérité, je sais bien qu’il veut surtout éviter d’entendre les pensées amoureuses de sa fille envers Jacob. J’ai beau respecter ma fille et l’aimer plus que tout, j’aimerais parfois qu’Edward la surveille. Alors je me tourne vers Jasper, je lui demande comment elle se sent, si ses sourires ne sont pas une mascarade… Il me dit que c’est « ambiguë » mais quand je veux le questionner davantage Alice arrive, et se met à chantonner que je suis possessive et j’en passe.
Bref, tout le monde me dit de profiter de ma vie d’étudiante et en même temps de mère (comme je ne dors jamais j’ai le temps pour tout cela largement) et de ne pas me soucier du reste.
D’ailleurs, nous sommes restés longtemps sur nos gardes mais les Volturis n’ont toujours pas réapparus. Comme le dit Emmett, on ne peut pas passer notre vie à craindre ce qui pourrait arriver.
Malgré tout, malgré le fait que toute la famille semble persuadée que tout va bien pour ma fille, que lorsque je suis en cours, Esmée et Carlisle m’assurent de veiller au grain, je suis inquiète. Je crois que ma fille me cache quelque chose et je suis bien décidée à le découvrir… »